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La Place Royale, autrefois petite et fermée, reflète parfaitement par son extension progressive vers le sud et son ouverture sur la chaîne des Pyrénées les transformations que Pau a connues au 19ème siècle. D’une ville close et tournée vers son centre elle s’affirme progressivement en ville paysage.
Les changements principaux sont liés à la vogue romantique du « voyage aux Pyrénées » et à l’engouement nouveau pour les stations thermales et climatiques. La montagne, jugée autrefois comme hostile, est désormais synonyme de santé et objet de contemplation. Ces deux phénomènes attirent, à partir des années 1830, la haute société européenne, américaine, russe et prussienne, qui vient profiter à Pau du grand air pur et de la douceur des températures hivernales. C’est le début du tourisme climatique. L’arrivée de la ligne de chemin de fer de Bordeaux en 1863 amplifie le phénomène.
Au fil du siècle, de nombreux hôtels, cafés et restaurants s’installent de part et d’autre de la place. Elle devient un lieu central de la vie mondaine paloise avec la construction du théâtre et du kiosque à musique. Il était de bon ton d’être vu flânant sur l’une de ses nombreuses terrasses. L’Hôtel de France, ancien hôtel de voyageurs est le plus imposant de ces édifices bordant encore de nos jours la Place Royale.
Plus près du château, l’hôtel Gassion a été le premier de ces établissements palois de grand luxe. Dès son inauguration en 1872 il est réputé pour être le plus moderne d’Europe. Il est aussi le premier à s’ouvrir résolument sur les montagnes.
C’est la ville entière qui se transforme entre les années 1860 et 1910 avec l’élargissement des voies, la construction d’hôtels et d’établissements de loisirs et l’apparition de quartiers de villas tournées vers les Pyrénées.