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Vous êtes ici au bord de la Sèvre Niortaise, qui prend sa source à une quinzaine de kilomètres d’ici, sur la commune de Sepvret. Ce qui ressemble ici à une petite rivière est en réalité un fleuve côtier qui parcourt plus de 158 km avant de se jeter directement dans l’océan dans la baie de l’Aiguillon, au nord de la Rochelle. Sur le territoire Mellois, la Sèvre Niortaise est encore sinueuse et peu profonde. Elle devient navigable en aval de Niort où elle forme, avec ses affluents, la principale artère du Marais Poitevin, deuxième plus grande zone humide de France.
La force de ce cours d’eau a été exploitée dès le Moyen-âge pour libérer la main d’œuvre humaine et l’affecter aux travaux agricoles. Le Moulin l’Abbé témoigne de cette histoire.
Créé dès le 11e siècle par les moines de l’abbaye de Saint-Maixent, il est mentionné en 1654 comme moulin à tan. Cela signifie qu’on y broyait les écorces de chêne et de châtaigner utilisées dans le tannage des peaux. Il est devenu moulin à blé vers 1700.
A la Révolution, il existait pas moins de 120 moulins à blé dans un rayon d’une lieue autour de La Mothe Saint-Heray. Ils fabriquaient une farine de grande qualité appelée « minot ». Acheminée à dos de mulet jusqu’à Niort puis par bateaux jusqu’à La Rochelle, elle servait à nourrir la flotte française.
Vers 1920, le Moulin l’Abbé est transformé en minoterie avec l’installation d’un système mécanisé complexe dont il a conservé tous les éléments. Le grain, acheminé entre les étages par un système de chaîne à godets et de transporteurs à palettes, était trié, débarrassé de son enveloppe et de ses impuretés, broyé et tamisé jusqu’à obtention de farines de différentes moutures. L’ensemble mécanisé, inscrit Monument Historique, fonctionne encore dans sa totalité.
