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Les grandes étendues de bruyère rose qui recouvraient au début du siècle dernier les coteaux de la vallée de la Creuse, à Crozant et à Gargilesse sont à l’origine d’un courant pictural qui a connu un énorme succès commercial jusque dans les années 30. En effet, à partir de 1900, des peintres comme William Didier-Pouget et Gaston Anglade cherchent à appliquer leur grande maîtrise technique à des paysages spectaculaires. Les grands panoramas de cette vallée encaissée leur fournissent un sujet idéal, grâce aux teintes roses apportées par la bruyère et aux nappes vaporeuses de la brume montant de la rivière. Ces pionniers d’une nouvelle forme de paysagisme, bientôt imités par d’autres peintres, se spécialisent dans ce type de toiles artificiellement recomposées et travaillées en atelier, à l’opposé de l’impressionnisme de l’époque. Ils connaîtront grâce à ces tableaux un succès commercial énorme et seront mondialement connus. A cette époque, Didier Pouget et Gaston Anglade étaient plus célèbres qu’Armand Guillaumin et même que Claude Monet.