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L’harmonieuse architecture romane de la collégiale du Dorat est rehaussée par la présence d’une centaine de chapiteaux sculptés. Dans le cœur et le transept se concentre une série de petits chapiteaux de calcaire dont le style se rattache à un foyer de sculpture très dynamique dans le sud du Limousin au 12ème siècle. En effet, des productions similaires se retrouvent entre la Vézère et l’Auvézère, principalement en Corrèze mais également jusqu’en Dordogne et en Haute-Vienne.
Outre le prestige donné par ce matériau au coût de transport élevé, l’emploi du calcaire de teinte claire au milieu d’une construction en granit permet de créer des effets de polychromie. On peut également remarquer quelques chapiteaux non sculptés en serpentine, dont la couleur vert et l’aspect poli donnent des effets marbrés qui soulignent le portail ouest et les grandes baies du transept
Mais la majorité des chapiteaux du Dorat est en granit, offrant des sculptures massives aux reliefs contrastés qui témoignent d’une bonne maîtrise technique surpassant les contraintes du matériau.
Les motifs de feuillages, très présents, se déclinent sous plusieurs formes. Palmettes et rinceaux se croisent en entrelacs savants où viennent parfois se glisser des hommes ou des lions. Le motif du lion, courant au 12ème siècle, pouvait symboliser le Christ ou être un simple élément décoratif.
Cette sculpture d’homme entouré de deux lions, présente en deux exemplaires dans la chapelle nord du transept, pourrait faire référence à l’épisode biblique de Daniel dans la fosse aux lions. Un chapiteau quasiment identique existe en Corrèze, dans l’église de Saint Robert.
Sur cet autre chapiteau, l’un des deux lions pose sa patte avec bienveillance sur l’épaule d’un ecclésiastique.
On assiste également à des scènes infernales comme ces deux monstres avalés par la gueule béante d’un troisième, ou cet acrobate qui se fait dévorer les pieds, ou encore cet homme encadré par deux démons.