Ville haute et ville basse

Paul Mathuri, Chargé de l'Inventaire du patrimoine au Pays d’art et d’Histoire du châtelleraudais, vous raconte dans cette interview comment s’organise l’habitat dans le bourg d’Angles et quelles sont les particularités des maisons.

Ville Haute-ville Basse
Paul Maturi, Pays d’arts et d’Histoire, Grand Châtellerault


Pour bien comprendre le bourg d’Angles sur l’Anglin, il faut déjà savoir que l’agglomération est partagée en deux parties : on a une ville haute et une ville basse au niveau de la rive droite. La ville haute se trouvant sur l’éperon rocheux calcaire et la ville basse au niveau du pont. La partie rive gauche de l’Anglin, on a un faubourg qui était basé sur une ancienne abbaye qui est l’abbaye Sainte-Croix. Là, où on se trouve actuellement, on est à l’endroit où se trouvaient les marchés.
Il faut imaginer que derrière moi se trouvaient les halles où les gens venaient exposer des marchandises. C’était le cœur économique du village. Toutes les rues principales du bourg rayonnent depuis cette place triangulaire qui est au centre du village d’Angles sur l’Anglin. Cette partie du village était entourée d’un rempart. On avait un rempart qui faisait le tour de toute l’agglomération de la rive droite, percé de plusieurs portes dont on a retrouvé le nom dans les archives. On avait par exemple, au nord la porte Saint-Lazare, à l’est la porte Blancoise et au sud, vers le pont, la porte Gimont. A l’extérieur du rempart, on avait aussi des faubourgs qui prenaient le nom de la porte située à proximité : on avait donc un faubourg Saint-Lazare, un faubourg Blancoise etc.
La rive gauche, on avait une agglomération autour de l’ancienne abbaye Sainte-Croix mais cette partie-là n’était pas protégée par un rempart, à l’inverse de la rive droite.
Le type de matériaux qui était utilisé à Angles est un matériau omniprésent dans la construction ; c’est la pierre calcaire. C’est une pierre calcaire un petit peu particulière, qui est assez différente de celle que l’on retrouve dans les villages alentours puisque c’est une pierre qui est particulièrement dure, résistante à l’humidité, résistante aux intempéries. Et donc qui est très intéressante pour la construction mais qui est aussi plus difficile à tailler. La particularité aussi de cette pierre d’Angles c’est qu’elle est légèrement différente en teinte des pierres calcaires des alentours qui sont, elles, plus blanches, plus crayeuses. Et ici on est sur une pierre calcaire blanc-écru. Pour ce qui est des couvertures, on a des couvertures en majorité en tuiles plates, produites localement, directement à Angles.

Pour ce qui est de l’architecture, la majorité des habitations d’Angles sur l’Anglin ont été soient transformées soit complètement reconstruites au 19ème siècle mais on a quand même dans le bourg quelques exemples de maisons plus anciennes notamment des maisons avec des dispositions de pignon qui donnent sur la rue, qui datent de l’époque médiévale qui ont été utilisées jusqu’au début du 16ème siècle. On a des maisons aussi plus anciennes qui sont des maisons que l’on appelle à balet : le balet désigne en fait un auvent, un avant toit qui protégait un escalier extérieur.

Pour en savoir plus : dossier d’inventaire sur la commune d’Angles sur l’Anglin

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