Partager
Classée Monument Historique et inscrite au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, l’église romane Saint-Hilaire de Melle compte parmi ses décors sculptés de nombreuses représentations humaines. Mises en parallèle avec les sculptures d’autres églises romanes du Mellois, elles nous donnent un aperçu de la vie quotidienne et du divertissement au Moyen-Âge.
Ce chapiteau illustre la chasse au gros gibier, réservée aux seigneurs. Un homme richement vêtu achève de son épieu un sanglier, avec l’aide de ses chiens. Les nobles dames pouvaient pratiquer à cheval la chasse au faucon, comme les hommes. L’oiseau tuait et rapportait lui-même le petit gibier, comme nous le montre ce bas-relief qui provient de l’église de Javarzay.
Des animaux exotiques comme le lion pouvaient être exhibés pour le divertissement du peuple et de la noblesse. Ici comme à l’église de Villiers-sur-Chizé, les montreurs d’animaux ou dompteurs semblent impressionner leur public en se mesurant à la bête sauvage. La représentation d’hommes luttant contre des animaux symbolise souvent la lutte du bien contre le mal, du chrétien contre le péché qui veut le dévorer. Sur ce thème, un homme extirpe l’épine du mal qui est en lui, dans l’église Saint-Pierre de Melle.
Pour en revenir au monde du divertissement, la lutte était pratiquée en public par des professionnels. Ils utilisaient parfois des accessoires pour confronter leur force, comme dans cet exemple de Verrines-sous-Celles.
La musique jouait un rôle important pour animer les festivités et accompagner les premiers récits d’amour courtois. Ici, deux musiciens jouent de la harpe psaltérion, tandis que ces deux joueurs de vièle accompagnent un acrobate dansant sur la tête, une scène identique à ce chapiteau de l’église de Villiers sur Chizé. Acrobates, musiciens, lutteurs et dresseurs étaient tous rassemblés dans le domaine du divertissement sous le nom de « jongleurs ».