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L’installation d’une cour d’appel de justice à Ségur au 15ème siècle a favorisé l’enrichissement du bourg et la construction de maisons et d’hôtels particuliers, principalement entre la fin du XVème et la fin du XVIème siècle.
Le premier signe extérieur de richesse de ces habitations est l'accumulation de plusieurs étages, à la manière des demeures urbaines. La circulation est souvent assurée par des escaliers en vis, en pierre locale de gneiss ou de schiste. Ces escaliers, généralement intégrés au bâti, sont parfois développés dans des tours (circulaires ou carrées). En saillie de la façade, le plus souvent sur un angle du bâtiment, ces tours contribuent amplement au charme de ces demeures.
Certaines tours ont été modifiées, comme celle-ci qui a perdu son étage habitable au dessus de l’escalier. D’autres ont été supprimées, comme celle de cette maison qui a dû disparaître pour laisser passer la route.
Sur de nombreuses façades se remarquent des fenêtres à croisées ou à simple traverse. Elles sont, tout comme les encadrements et linteaux des portes, ornées de moulurations décoratives, notamment des tores et des accolades, ou encore des écus sculptés. La maison dite Henri IV, particulièrement décorée et classée Monument Historique, porte sur l’une de ses fenêtres des pinacles à tourelles crénelées. Son rez-de-chaussée comporte une large ouverture aménagée sous un arc surbaissé. Il s’agit d’une baie de boutique qui permettait au commerçant d’ouvrir son échoppe sur l’extérieur. Ce type d’aménagement est présent sur plusieurs autres maisons de Ségur comme l’hôtel Saint Laurent.
La maison Boyer, comme d’autres maisons du bourg, possède également deux étages en pans de bois construits en encorbellement. La disposition des pièces de bois en X, appelée croix de Saint André, indique une époque de construction située dans la deuxième moitié du XVème siècle. Le bois est très bien conservé et certaines pièces sont même sculptées.