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Juchée sur son promontoire rocheux, l'église paroissiale d’Angles-sur-l’Anglin domine la ville et la rivière. Construite vers la fin du 11e siècle, elle est dédiée à saint Martin. Evêque de Tours au 4ème siècle, il est particulièrement populaire dans cette région proche de la Touraine.
Cette église paroissiale avait aussi une fonction de prieuré, un petit monastère. Elle était rattachée à l'abbaye Sainte-Croix d'Angles et administrée par un curé-prieur nommé par l'évêque de Poitiers.
À la fin du 16e siècle, les guerres de Religion n'ont pas épargné l'église paroissiale, encore signalée en état de délabrement après la Révolution Française. Plusieurs opérations de restaurations sont donc entreprises au 19e siècle. L'élévation sud, qui menace ruine, est entièrement remontée en 1891. Malgré les nombreuses restaurations successives, l'église a conservé son clocher d'origine, datant du 11ème siècle. Sa forme carrée est caractéristique des clochers d'époque romane en Poitou-Charentes, sur deux niveaux avec des arcades en plein cintre. Il est décoré par des chapiteaux et des modillons aux motifs végétaux et géométriques et les plus observateurs pourront également y trouver quelques visages. Le décor et l'ancienneté du clocher lui valent une inscription au titre des Monuments historiques en 1926.
À l'intérieur, l'église a conservé sa voûte en berceau lambrissée et sa charpente en bois. Dans le chœur, le retable du 17e siècle présente un décor de style baroque rehaussé de dorures. Il est orné d'un tableau représentant l'Adoration des Rois mages. Les verrières ont été réalisées par l'atelier tourangeau de Julien Fournier entre 1892 et 1896. L'un des commanditaires, Samuel Périvier, était natif d'Angles-sur-l'Anglin et fut premier président de la cour d'appel de Paris. Sur l'un des vitraux, il s'est fait représenter sous les traits de l'apôtre saint Jean.
Pour en savoir plus : dossier d’inventaire sur l’église